La star des thés vert chinois

 

Originaire de la province du Zhejiang dans le sud est de la Chine, le thé vert Long Jing (龙井), signifie puit du dragon. Il fait partie de la liste des 10 thés de Chine les plus prestigieux établie en 1959 et est probablement le plus consommé des thés verts en Chine.

Ce thé, désaltérant et considéré comme un véritable stimulant intellectuel par les chinois, est très facilement reconnaissable à la forme de ces feuilles qui ne sont pas roulées ni torsadées comme la plupart des thés verts chinois, mais aplaties puis pliées.

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Historique

Le thé Long Jing apparu durant la dynastie des Song (960 et 1279 ans). Sous la dynastie des Qing, il accéda à la renommée grâce à l’empereur Qianlong (1711 -1799). Celui-ci durant l’une de ses visites au lac Xihu, se rendit au temple Hu Gong (胡公) près de la montagne Shi Feng (狮峰山).

Alors qu’un vieux moine bouddhiste l’accompagnait durant sa balade, il remarqua des femmes en train de cueillir des bourgeons sur les 18 théiers plantés devant le temple. Intéressé par la scène, il pénétra dans la plantation pour apprendre à cueillir des feuilles. A peine eut-il commencé la cueillette qu’un eunuque l’averti que l’impératrice douairière était tombée malade et que l’empereur devait retourner au plus vite à la capitale. Pressé par cette nouvelle, l’empereur mis les feuilles qu’il avait cueillie dans ses manches et parti immédiatement pour Pékin.

Arrivé à la capitale, il se rendit immédiatement au chevet de l’impératrice douairière. Celle-ci n’était en fait pas dans un état grave, elle avait eu un accès de colère et présentait les yeux rouges et gonflés ainsi que des maux d’estomac. En voyant l’empereur, son humeur s’améliora. A son approche, elle sentit une odeur agréable qui le suivait et lui demanda alors: “Qu’avez-vous ramené de Hangzhou qui soit si parfumé?”. Qianlong s’étonna de cette question, lui qui était revenu si précipitamment, il ne voyait pas ce qu’il avait pu ramener. Puis il examina attentivement d’où venait ce parfum et découvrit que cela venait de sa poche. Il se rappela alors avoir cueilli des feuilles de thé dans le temple de Hu Gong. L’impératrice douairière demanda alors à ce qu’on lui fasse infuser les feuilles. Ce fut alors une agréable découverte pour l’impératrice lorsque la servante lui apporta l’infusion. Le thé était très parfumé avec un goût extrêmement agréable et persistant.

Après avoir bu 3 verres, les yeux de l’impératrice n’était plus gonflés, ses maux d’estomac avaient disparus. L’impératrice douairière était si satisfaite de ce breuvage, qu’elle déclara le thé de Long Jing de Hangzhou était une panacée.

L’empereur Qianlong publia alors un décret mentionnant que les 18 théiers du monastère Hu Gong de la colline Shi Feng sur lesquels il avait de ses propres mains récolter des feuilles auront un statut impérial et que la récolte sera désormais offerte chaque année à l’impératrice douairière.

Les 18 théiers ont depuis été remplacés à maintes reprise mais le site reste aujourd’hui un haut lieu de visite pour les amateurs de thé. Les 18 pieds actuellement en place produisent un thé dont le prix au gramme et supérieur au prix de l’or.

On dit que Long Jing, qui se traduit littéralement par «puits du dragon», porte le nom d’un puits situé près du village de Long Jing. Durant les période de sécheresse, le source n’étant jamais sèche, les habitants pensaient qu’elle avait les même propriétés que la mer et qu’elle renfermait un dragon, ce qui amena de nombreux moines à y pratiquer l’alchimie taoïste.

Le meilleur thé Long Jing serait obtenu avec l’eau de la Source du rêve du Tigre (跑虎泉), située dans le sud-ouest de Hangzhou. Ceci dit, la qualité de l’eau est aujourd’hui très certainement différente de l’époque où cette assertion a été émise.

Zones de production

La zone de production originelle du thé Long Jing se situe à l’ouest de la ville de Hangzhou sur les bords du lac Xihu (西湖, qui signifie “lac de l’ouest”), et plus précisément dans le village de Long Jing (ça ne s’invente pas!). En raison des différences de terroirs et de savoir-faires, cinq régions de production furent dans un premier temps définies: la montagne Shi Feng (狮峰山), Mei Jia Wu (梅家坞), la montagne Weng Jia (翁家山), Yun Qi (云栖), et Hu Pao (虎跑). Depuis 1949, ces régions ont été regroupées dans la catégorie générique Xi Hu Long Jing (西湖龙井), ce qui signifie les Long Jing du lac de l’ouest. Cette catégorie,se subdivise en deux appellations qui sont la montagne Shi Feng (狮峰山) et Mei Jia Wu (梅家坞).

Quand un produit se vend bien, on a tendance à vouloir en produire plus. C’est pourquoi avec l’arrivée du partie communiste au pouvoir en 1949, la zone de production du Long Jing s’est étendue à d’autres territoires de la province du Zhejiang. Ainsi, la nouvelle appellation générique Zhejiang Long Jing (浙江龙井) a vue le jour. Elle regroupe deux sous-appellations Qian Tang Long Jing (钱塘龙井) et Yue Zhou Long Jing (越州龙井) a vu le jour. De terroir différents, les thés produits sur ces appellations sont bien évidemment de qualité différentes avec un prix de vente moindre.

Les prix des thés Long Jing sont élevés, notamment ceux issus des vieux théiers de la colline Shi Feng dont le prix au gramme atteint le prix de l’or. Il est de ce fait pas rare d’acheter du Long Jing d’appellation Zhejiang Long Jing sous le nom de l’appellation Colline Shi Feng. Pire encore, des apparition de copies provenant d’autres région de Chine (Yunnan, Sichuan, Guizhou) sont apparues sur le marché. Il s’agit d’ailleurs du thé chinois le plus copié. Il convient donc de s’y connaitre un minimum où d’être bien accompagné lorsque l’on veut acheter du Long Jing en Chine. Le plus important étant de goûter le thé avant de l’acheter. L’aspect visuel de ces copies est en effet similaire mais la saveur et persistance en bouche totalement différente.

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Les différentes qualités

La qualité va dépendre du terroir, du savoir faire des producteur mais aussi de la période de récolte. Les récoltes d’avant le festival Qingming (清明节) sont plus qualitative, le thé est alors qualifié de pré-Qingming. La classification des thé Long Jing est au départ très complexe et a part la suite été simplifiée. Elle classification prend en compte le nombre de feuilles accompagnant le bourgeon terminal ainsi que leur taille, couleur et texture.
Pour le Xi Hu Long Jing, le thé est classé de grade “Qualité supérieur” (subdiviser en 2 classes) puis en grades de classe 1 à 4, le grade 4 étant le moins élevé. Pour la Zhejiang Long Jing, la classification va du grade “Qualité supérieure” aux grades de classe 1 à classe 5.
En parallèle, certains producteurs ont leur propre classification (ex: A, B et C). Selon eux, cela permet de simplifier la procédure et donc d’aider le client. On peut aussi y voir un moyen d’écouler des production de moins bonne qualité.